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Sciences, spiritualité et leadership

  • Albane Cavellec
  • 27 sept. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 oct. 2020

Et si nous décidions d’innover en pleine conscience ? Nous rencontrons aujourd’hui des difficultés à engager les collaborateurs en raison d'une perte de sens et de motivation, des difficultés à engager les équipes vers plus de collaboratif et moins de jeux de pouvoir. La volonté de se reconnecter à soi et aux autres devient un réel besoin qui se traduit par des aspirations sociétales et environnementales nouvelles. L’avancée des neurosciences ses dernières années a ouvert la porte à d’autres visions du fonctionnement du cerveau qui nous permettent aujourd’hui d’appréhender différents ce nouveau monde et la relation interpersonnelle.



Les modèles mentaux


Pour appréhender le monde VUCA, il faut être conscient que les solutions simples ne sont pas applicables aux problèmes complexes comme nous l’avons évoqué dans le modèle Cynefin de Snowden. Simplifier pour mieux décider, c’est passer à côté d’interactions et d’incohérences. Daniel Kahneman définit deux vitesses de pensée qu’il nomme Système 1 (en référence à l’intuition, aussi appelé le mode automatique) et Système 2 (en référence à la réflexion, aussi appelé le mode adaptatif). Il décrit le Système 1 comme celui qui « fonctionne automatiquement et rapidement, avec peu ou pas d’effort et aucune sensation de contrôle délibérée» quant au Système 2, il «accorde de l’attention aux activités mentales contraignantes qui le nécessitent, y compris des calculs complexes. ». Notre Système 1 est le premier à se manifester et c’est lui qui prend la décision de faire appel ou non au Système 2. Il est donc important de bien comprendre son fonctionnement pour agir ou réagir en conséquence.


Lorsque nous évoquons les injonctions paradoxales des entreprises entre la volonté d’innover et la peur du risque. En réalité, ce mode de pensée est le résultat de la surestimation du risque provoquée par notre Système 1. Celui-ci retient le niveau de risque associé à une situation sans tenir compte des faibles probabilités associées. De ce fait, si nous accordons une importance disproportionnée au risque, et donc à la perte, nous limitons nous-même notre capacité à innover. Le système 1 joue également un rôle dans le fait de considérer comme « normal » ou « banal » une situation qui se répète. De cette façon, il est intéressant de s’interroger lorsqu’une situation nouvelle est vécue pour stimuler le système 2. L’idée étant d’identifier, alerter ou tout simplement s’interroger sur des pratiques acceptées par tous puisqu’elles sont répétitives.

Dans le mode automatique, nous sommes plus enclins à la routine, la rigidité, la simplification, le sentiment d’évidence, l’empirisme et l’image sociale. Ce qui dans un sens, n’est pas une mauvaise chose et il est même souvent suffisant, selon Daniel KAHNEMAN. Seulement lorsqu’un évènement imprévu arrive, il déclenche en nous un stress profond qui nécessite l’intervention du mode adaptif, le Système 2. Ce mode adaptatif est plus lent mais moins stressant et offre une vision plus globale.

Dans cet environnement VUCA, nous sommes d’autant plus réceptifs au stress dû aux changements imprévisibles et imprédictibles et il en va de notre intérêt de développer nos capacités du mode adaptatif à savoir : la curiosité, l’acceptation, la nuance, la relativité, la réflexion et l’opinion personnel. Pour développer ce mode adaptatif, les scientifiques ont réalisés une étude sur la méditation avec notamment la présence du Dalaï-Lama. Ces recherches mettent en évidence les bienfaits de la pratique de la méditation sur nos capacités d’écoute, de concentration mais aussi pour une meilleure maitrise de nos émotions, de nos peurs et du stress.

Spiritualité et leadership


L’alliance des sciences et de la spiritualité est pour le moins surprenante. Frédéric Lenoir, dans la préface du livre de Romain Cristofini sur L’intelligence spirituelle au cœur du leadership, souligne également le rapprochement depuis une vingtaine d’années entre le monde des affaires et le monde spirituel. Il cite la pratique de la méditation pour le top-management, l’encouragement des salariés à faire de même, l’engouement pour le bien-être en entreprise et les séminaires regroupant philosophes et dirigeants. En effet, nous traversons une période d’incertitudes. En quête de sens, nous parlons de bonheur au travail et de bien-être. Notre rapport au travail a évolué et les entreprises rencontrent des difficultés à engager leurs salariés, à attirer et garder des talents. Pour tous ces changements, Romain Cristofini comme de nombreux auteurs sont convaincus de l’importance du leadership.


Plusieurs déterminants ont fleuri autour de cette thématique, nous retrouvons le leadership éclairé de Romain Cristofini, le leadership positif de Yves Le Bihan ou encore le leadership authentique dont Harvard Business Review France partage la vision de 4 chercheurs et professeurs américains dans son dernier magazine paru en avril 2020. Nous distinguons un point commun parmi ces différentes visions, il s’agit de l’importance de la connaissance de soi grâce aux expériences de vie personnelle. Aujourd’hui, un leader doit investir dans son développement personnel comme en témoigne l’essor du marché du coaching de dirigeants depuis quelques années.

KAHNEMAN Daniel (2011). Système 1 / Système 2. Les deux vitesses de la pensée. Etat de New-York : Farrar, Straus and Giroux.

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